Art. 1/ Révision de la relation thérapeuthique de C.R.

 
« Cette interdépendance existe à deux niveaux : d’une part entre les trois attitudes du thérapeute et d’autre part entre celles du thérapeute et du client (...).  »
—   Zech, E.

  • Révision des différentes conditions de la relation thérapeutique déterminées par le psychologue et théoricien Carl Rogers.

  • Importance de la présence et de l’interdépendance de ces attitudes, ainsi que de la bidirectionnalité thérapeute/client.


Zech, E. (2008). Que reste-t-il des conditions nécessaires et suffisantes au changement thérapeutique : Une synthèse des évaluations critiques réalisées 50 ans après l'article de Carl Rogers publié en 1957. Approche Centrée sur la Personne. Pratique et recherche, 8, 31-49. https://doi.org/10.3917/acp.008.0031


 
 
 
 
 
 

“Plus précisément, les études ont montré que les changements thérapeutiques dépendent des facteurs personnels du client tels que son niveau de résistance ou de motivation au changement, son perfectionnisme, son style de coping, la chronicité et le type de problème, la qualité et la quantité de soutien social, son style d’attachement, ses capacités de régulation émotionnelle (Silberschatz, Watson). Ainsi, une critique principale est que les conditions d’efficacité ne sont pas mises en place uniquement par le thérapeute (Silberschatz).

Des études ont par exemple montré que l’empathie doit être comprise comme relationnelle et bidirectionnelle et non une variable appartenant spécifiquement au « thérapeute » parce que la capacité du patient d’avoir lui-même de l’empathie influence en retour celle du thérapeute (Meissner, 1996, cité par Silberschatz).

Ceci suggère donc que les attitudes du thérapeute entrent en interaction avec celles du client, et inversement.”


“Enfin, par le passé, les recherches ont essentiellement examiné les attitudes thérapeutiques séparément l’une ou l’autre et on a donc essayé d’isoler leur caractère nécessaire et suffisant de chacune d’elles.

Je pense par contre que les recherches devraient également et peut-être surtout examiner leurs influences mutuelles. Cette interdépendance existe à deux niveaux : d’une part entre les trois attitudes du thérapeute et d’autre part entre celles du thérapeute et du client – hypothèse qui a été décrite ci-dessus.

En ce qui concerne les attitudes du thérapeute, on devrait examiner si elles existent en interdépendance. En effet, un thérapeute ne peut adopter une CPI que s’il est conscient de ses préjugés, attitudes, croyances, sentiments et ressentis dans la relation.

Un thérapeute présentera également d’autant plus de CPI s’il parvient à entrer et comprendre le cadre de référence de son client : en se centrant sur lui, en étant empathique, il pourra conscientiser les expériences de l’autre et, en maintenant une conscience de soi, une congruence, il pourra d’autant mieux choisir d’adopter une CPI. Les jugements de valeur posés sur les actes ou les expériences des clients proviennent du cadre de référence du thérapeute.

C’est en en prenant conscience que le thérapeute peut décider de se recentrer sur le cadre de référence de son client afin de mieux le comprendre et donc se permettre de s’abstenir de jugement de valeur. Ainsi, ce sont les tensions entre les attitudes et l’effort pour résoudre ces tensions qui sont au cœur du processus thérapeutique. Wachtel pense également que congruence et CPI n’existent que dialectiquement.

Finalement, ceci expliquerait combien la relation est importante tant dans le sens de la relation interpersonnelle entre thérapeute et client, mais également de par le mouvement et les influences réciproques entre les attitudes d’empathie, de congruence et de CPI.

L’interdépendance des attitudes a des implications pour l’évaluation des relations entre attitudes et efficacité thérapeutiques puisque les attitudes devraient être évaluées ensemble plutôt que séparément ou isolément les unes des autres. Cette évaluation devrait être réalisée selon les divers points de vue concernés par l’efficacité thérapeutique : chez le thérapeute, chez le client et dans son entourage.”

 

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